PATUAS

PATUAS

PATUA (BENGAL OCCIDENTAL)
Pat, en bengali, signifie image et patua signifie peintre. L’origine des rouleaux peints remonte 
loin dans le temps. On en a retrouvé notamment dans les tombes des pharaons en Égypte. 
En Inde, la première description de ces rouleaux peints figure dans un texte sacré datant du 
deuxième siècle avant J.-C.
De nos jours, cette forme d’art se perpétue encore principalement dans les états du Bengal 
occidental et du Bihar. Au Bengal occidental, le peintre est aussi chanteur. Les rouleaux se 
présentent sous forme de feuilles de papier cousues entre elles et parfois marouflées sur 
toile, des morceaux de saris usagés. Leur largeur va de 10  à 50 cm et leur longueur, 
rarement au-dessous de 1 m, peut dépasser 5 m. À chaque extrémité de ces rouleaux, un 
bambou (parfois orné de motifs gravés) sert à enrouler et à dérouler la peinture. Celle-ci est 
réalisée au moyen de couleurs végétales. Le noir est obtenu avec du charbon de bois ou du 
riz brûlé, le rouge avec du bétel, le bleu avec le fruit d’un arbre appelé nilmoni, etc. Afin de 
fixer ces couleurs, on ajoute une résine d’arbre que l’on a préalablement fait fondre.
L’histoire est décrite en plans-séquences comme dans un story-board ou une bande 
dessinée. Rares sont les rouleaux accompagnés de texte. Le patua est une sorte de ménestrel. Il va de village en village portant un sac en bandoulière contenant plusieurs rouleaux. Il 
réunit les villageois autour de lui et déroule une peinture,  en prenant soin de ne jamais 
montrer plus de deux ou trois images à la fois, et chante l’histoire peinte (voir p. 182-183). 
En contrepartie, les villageois lui donnent une aumône : un bol de riz ou quelques roupies. 
C’est ainsi que le patua gagne sa vie.
Les sujets peints par les patuas du Bengal occidental sont extrêmement variés. Leur auditoire 
est essentiellement de religion hindoue ou musulmane, parfois catholique. Les thèmes 
s’inspirent des textes sacrés de chacune de ces religions.  À ces sujets religieux viennent 
s’ajouter de nombreux sujets profanes qui vont de l’épopée historique (locale, nationale, 
voire internationale, certains pats  évoquant aussi bien les attentats contre les tours du 
World Trade Center que le tsunami de 2004) à des thèmes d’information générale qui leur 
sont confiés par les autorités locales tel le remembrement des terres, le planning familial ou 
la lutte contre le sida.
Ainsi continue à se développer l’art des patuas.